Initié dans le cadre de la Semaine de la Presse à l’École, les élèves de CAP 2 Charpentier Bois ont réalisé des interviews d’anciens d’élèves passés par le Lycée du Bois. Jean-Denis Mercier, professeur de construction bois, Maxime Caru, dirigeant de l’entreprise Caru Construction Normandie, ainsi que Fabien Gonnet, chef de chantier, ont accepté de partager leurs expériences et leurs souvenirs avec nos apprenants.
- Comment avez-vous découvert le lycée ?
M.C. : – Je l’ai découvert parce que mon grand frère était déjà au Lycée du Bois. Je suis donc venu aux portes ouvertes. J’ai tout de suite accroché, et j’ai tout de suite su que je voulais suivre ce parcours.
- Qu’est ce qui vous a donné envie de vous scolariser au lycée du bois ?
M.C. : – C’est les métiers du bois qui vraiment m’intéressaient, plus que les autres métiers du bâtiment. C’est vraiment la matière du bois qui me passionnait.
- Pendant combien de temps avez-vous étudié au lycée du bois ?
J-D.M. : – J’ai étudié pendant 6 ans au Lycée du Bois. Je suis rentré sur l’établissement en 2005 et donc il y avait encore les BEP. Je suis entré en formation scierie, en première transformation bois. J’ai ensuite rebondi en bac pro technicien constructeur bois que vous pouvez connaître actuellement au lycée et j’ai poursuivi en BTS SCBH (Système Construction Bois et Habitat), le même diplôme qui existe toujours sur l’établissement.
- Avez-vous effectué des stages lors de votre scolarité ?
M.C. : – Oui, on avait des périodes de stage, je crois une vingtaine de semaines. J’ai fait ces stages là dans une entreprise de construction ossature bois à Bacqueville-en-Caux.
- Qu’avez-vous appris pendant vos stages ?
M.C. : – Plusieurs choses ! On était vraiment plongés dans le quotidien de l’entreprise. C’est-à-dire qu’on allait aussi bien en atelier, ça permettait d’apprendre d’autres techniques, d’apprendre plus rapidement aussi. Et puis on allait aussi en chantier, donc on voyait ce que l’on préparait avec les salariés de la société, on le voyait une fois posé sur le chantier, donc c’était plus satisfaisant !
- Quelle période de vos années au lycée avez-vous aimé le plus ?
J-D.M. : Je dirais que c’est les années BTS. On arrive à un âge en BTS où l’on est plus autonome. Les cours sont différents, le rythme d’alternance aussi est différent (vu que le BTS se fait exclusivement en apprentissage). C’est vraiment un palier entre la partie scolaire et le monde professionnel, donc c’est les deux années que j’ai le plus appréciées.
- Parlez-nous de votre parcours professionnel
F.G. : – J’ai donc commencé mes stages en Bac Pro chez DJSL Bois. J’ai ensuite été pris en CAP en temps qu’externe chez les compagnons dans une entreprise de Caen qui fait essentiellement du monument historique, et depuis je suis resté chez eux. J’ai aussi passé mon BP là-bas.
- Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier aujourd’hui ?
F.G. : – C’est le fait de pouvoir travailler un matériau qui est noble, avec lequel on peut vraiment faire plein de choses ! On peut faire autant des églises, que des maisons, que des petits appentis à bois, donc c’est vraiment complet.
- En tant que profs, quel à été le projet que vous avez préféré réaliser avec les élèves ?
J-D.M. : – On a réalisé beaucoup de projets, j’ai réalisé beaucoup de projets avec les collègues. Je ne vais pas dire que j’ai un projet à proprement parler qui ressort du lot, ils sont tous différents. En tout cas moi ce que j’apprécie beaucoup c’est les semaines chantier école qu’on organise au sein du lycée, principalement avec les classes de première technicien constructeur bois. Ces semaines-là on fait 35 heures d’atelier sur des projets grandeur nature. C’est cette proximité avec les élèves pendant cette semaine-là et les projets qu’on mène à bien avec cette classe qui sont super intéressants et super motivants aussi !
- Question indiscrète : quel âge avez-vous ? Et que faites-vous aujourd’hui ?
M.C. : – J’ai 25 ans. J’ai créé mon entreprise : Caru Construction Normandie à Longueville-Sur-Scie il y a deux ans. On fait beaucoup de charpente traditionnelle ossature bois : maison ou extension. On fait aussi tout ce qui est menuiserie intérieure : on fabrique tout en atelier et on vient poser sur place. On fait aussi bien de l’agencement intérieur, qu’un peu de mobilier, escaliers, isolation, parquet, etc. Nous sommes actuellement un effectif de cinq personnes. On cherche à recruter mais pour l’instant on a du mal à trouver !
- Pouvez-vous nous évoquer un chantier marquant ?
F.G. : -Nous avons travaillé sur les églises Saint-Rémy et Saint-Jacques de Dieppe. Sur l’église Saint-Jacques on a changé le lanternon qui était au sommet du dôme au niveau du bout de la croisée des transepts. Le lanternon à été changé presque à neuf, sauf le chapeau qui était en impérial. Il y avait une restauration intérieure du dôme et la restauration du campanile. A l’église Saint-Rémy nous avons restauré les bas-côtés nord : des charpentes avaient brûlé et avaient fini par pourrir. A l’époque, au lieu de faire les travaux des tôles avaient été mises, et c’était resté une vingtaine d’années dans cet état. Nous on est venus refaire du 100% neuf à la place. On a donc fait une démonte entière et on à remis que du bois neuf.
Nous remercions chaleureusement M. Maxime Caru, M. Jean-Denis Mercier et M. Fabien Gonnet pour leur disponibilité et leur bonne humeur ! Nous félicitons également les élèves de CAP pour leur travail de préparation et d’interviewers !